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Des chiens capables de détecter la COVID-19

 10 mars 2021 16:30   Belgique


Le chien comme outil de détection de la COVID 19 ? C’est possible et fiable d’après les résultats d’une formation menée avec 6 chiens au Centre d'appui canin de la Police Fédérale à Neerhespen, dans le brabant flamand. L’Université de Liège est l’un des partenaires du projet national. Au final, les chiens entraînés pourraient être utilisés dans les aéroports, les festivals ou encore d'autres types d'événements à forte fréquentation.

Sur le modèle d’une étude menée en France (à Alfort par le Pr. Grandjean), le projet belge s’est véritablement mis en place fin 2020. En tout, 6 chiens issus de la Défense, de la police ou de la protection civile ont été entraînés pour traquer la COVID 19. La méthode de détection de la COVID sur base d'échantillons de sueur humaine a donné des résultats plus que satisfaisants. "La sensibilité, donc la capacité du chien à détecter un individu positif, est d'au moins 81% en moyenne", avance le Professeur Hughes Guyot, collaborateur du projet et membre de la Faculté de médecine vétérinaire à l'ULiège. "La spécificité, c'est à dire la capacité du chien à déterminer qu'une personne est réellement négative, est de 98%. Ce sont d'excellentes performances pour ces chiens."

Entraînement progressif

Le centre d'entraînement canin de la police fédérale à Neerhespen a hébergé cette formation très spécifique. Pour habituer les chiens à distinguer l’odeur d’une personne positive au coronavirus de celle d’une personne négative, tout s’est déroulé par étape mais toujours à l’aide de cônes en aluminium contenant chacun un échantillon de sueur provenant de différents patients.

De mi-décembre à mi-janvier, seuls des échantillons de sueur provenant de patients positifs à la COVID ont été présentés aux chiens afin de les imprégner de l'odeur. Au cours de la première quinzaine de janvier, en plus des échantillons positifs, les chiens ont également reçu des échantillons «à blanc» (aucune odeur sur la compresse), suivis par des échantillons négatifs. Dans les semaines suivantes, en plus des échantillons positifs confirmés, des échantillons négatifs confirmés ont également été proposés pour entraîner les chiens à les discriminer. 

Début février, les 6 chiens ont continué leur travail par équipes de deux, permettant ainsi de faire contrôler les échantillons de la même personne par deux chiens. Après une période d'entraînement intensif de 4 semaines, il a été déterminé que ces chiens pouvaient distinguer les échantillons positifs des négatifs, mais un entraînement supplémentaire était nécessaire pour perfectionner leur précision, avant leur validation.

Lorsqu’un cas COVID est repéré, nos amis canins s’asseyent, se couchent ou bien donnent une indication debout, tout dépend de l’écolage reçu.

Le flair du chien

Avec des capacités olfactives 30 à 50 fois supérieures à celle d’un humain, le chien a tout d’un allié pour combattre la pandémie. "Le chien ne perçoit pas le virus dans la sueur", explique le Professeur Hughes Guyot, collaborateur du projet et membre de la Faculté de médecine vétérinaire à l'ULiège. "Il n'y a pas de virus excrété avec la sueur. Par contre, le chien va percevoir les composés organiques volatiles. Ce sont de petites molécules qui ont été sécrétées suite à l'infection via le virus (COVID ou autre). Le chien va reconnaître parmi toutes les odeurs qu'il y a dans la sueur cette petite molécule commune à tous les patients positifs."

Si le Test PCR reste la référence, les chiens détecteurs-COVID pourraient être un complément à la stratégie de dépistage. Mais avant de peut-être en arriver là, il faut aussi sonder la population belge, une enquête est toujours ouverte (et peut être complétée ici: https://forms.gle/a9kiWwtLiu7jfq717), et puis, bien sûr, la balle sera dans le camp du gouvernement fédéral.

Stéphane Savaris

 



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