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Le cri d'alarme d'un commerçant d'Outremeuse

 09 mars 2021 15:30   Liège


Chez les "Louis ", on est horloger-pendulier de père en fils. Il y a 5 ans, Jean-Marie reprend la boutique installée rue Chaussée-des-prés depuis 1991. Outremeuse, c'est un quartier qu'il affectionne car il y est né et il a grandi ici . Mais aujourd’hui, Il ne reconnaît plus son quartier qui était pourtant très attractif avec ses commerces de niche. C'est pourquoi il a partagé son ressenti sur internet comme un cri d'alarme.

Voici sa lettre:

« Votre boutique est superbe, dommage que vous soyez dans le mauvais quartier… » Cette phrase, je l’ai entendue à plusieurs reprises de la part de certains clients et jusqu’il y a peu, j’essayais de ne pas la prendre en considération. Et puis, dans la nuit du 5 au 6 mars vers 3h30, un individu s’est introduit en toute impunité dans mon commerce en brisant la vitre et la moitié de mes étalages. L’infraction a duré entre 30 secondes et 1 minute, malgré les bruits de l’alarme, ce qui ne laisse aucun témoin possible en ces temps de couvre-feu.

Si je prends la parole aujourd’hui, c’est parce que je suis né et j’ai grandi en Outremeuse. Je l’ai vue vivante et florissante, avec des rues remplies de passants ou d’habitants profitant du bon-vivre du quartier. J’ai vu des commerces de niche et d’artisanat de qualité se développer et attirer tout type de clients. Outremeuse n’était pas réservé qu’aux habitants de notre belle ile. On pressait le pas pour traverser le pont, y passer sa journée et la terminer par un verre à la terrasse d’un de nos prestigieux cafés.
Si je prends la parole aujourd’hui, c’est parce qu’il ne fait plus aussi bon-vivre en Outremeuse. Le civisme semble avoir perdu de son sens : crottes de chiens à tous coins de rue, vélos volés, déchets sauvages, agressions, et j’en passe… Les rues commerçantes sont moins fréquentées et au vu de l’état du quartier, les commerces de niche en fin d’activité ne sont pas repris.
En tant qu’habitant et jeune commerçant, je suis inquiet pour le futur. A quelle porte doit-on aller frapper afin de rendre à nouveau cette partie de la ville attrayante et sécurisante ?
Si j’ai pris la parole aujourd’hui, c’est parce que je suis né, j’ai grandi et j’aimerais pouvoir dire, d’ici quelques années, que j’ai fait carrière en Outremeuse.
Jean-Marie Louis
 
Cette lettre, c'est pour ce jeune commerçant l’espoir de voir bouger les choses avant qu'il ne soit trop tard.