RTC

133 millions pour Noshaq

 26 novembre 2021 17:01  


1987. Meusivest est une structure dédicacée à la création ou au développement d’entreprises dans le bassin liégeois.

2019. Noshaq prend la relève. Nouveau nom et nouvelles ambitions. JeanMichel Javaux, Président du CA et Gaëtan Servais, avaient annoncé leur volonté de changer le mode opératoire du fonds, de le diversifier, de le faire grandir. Ils ne croyaient pas si bien dire. Noshaq est passé du stade de jeune fonds économique à un format adulte qui prend sa destinée en main.

Et pour devenir un fonds qui compte sur la carte internationale, pour accentuer son développement, Noshaq avait besoin, selon ses dirigeants, d’un plan stratégique capable de séduire les investisseurs, d’un mode de fonctionnement revu et d’un budget beaucoup plus conséquent.

Concrètement, Noshaq a levé 133 millions d’euros sous forme d’une augmentation de capital (83 millions) et de crédit bancaire (50 millions).

Certains sont sortis de l’actionnariat (Mithra, John Cockerill, Herstal Group, Lampiris), et d’autres sont restés/arrivés (NEB, Sowalfin, plusieurs banques, OstBelgieninvest et Namur Invest), le tout a été acte ce vendredi en Conseil d’Administration et en Assemblée Générale Extraordinaire.

133 millions, c’est bien mais à quoi cela sert?

Cette manne financière doit permettre tout d’abord au fonds d’être identifié comme un interlocuteur crédible sur les marchés d’un certain niveau, car robuste en termes de liquidités. En soumettant son plan stratégique au privé, Noshaq fait preuve également de transparence dans ses ambitions et sa gestion (autant d’éléments qui font penser, en cas de réussite des engagements à une possible entrée en bourse, ce qui serait une première pour un fonds public).

Reste que pour certains, Noshaq perd quelque peu de vue son objectif initial: financer le développement des entreprises, et donc, de l’économie liégeoise. Une critique qui réfute Gaëtan Servais, le CEO du fonds: «Notre ADN reste le développement macro économique de la province de liège mais fonctionnement d’un fonds privé. Aider l’économie liégeoise ne veut pas dire que notre aide doit porter sur une entreprise exclusivement localisée sur notre territoire. C’est une analyse du 20ème siècle, explique-t-il. Exemple: quand nous entrons au capital d’une entreprise autrichienne et que grâce à cela, nous créons et favorisons l’activité biotech au Mont Legia. Nous n’investissons pas uniquement dans des sociétés liégeoises mais des sociétés qui font du bien à l’économie liégeoise. »

C’est la satisfaction également pour Jean-Michel Javaux, le Président du CA: « Avec cette augmentation de capital, nous nous donnons enfin les moyens de nos ambitions. Je voudrais aussi remercier les équipes de Noshaq qui ont travaillé dur sur le plan stratégique et de manière générale sur l’évolution de Noshaq. »

En 2020-21, Noshaq a dégagé 4millions de bénéfices pour 109 millions investis dans diverses sociétés actives, selon les priorités identifiées par le fonds, de le Biotech, l’immobilier, l’industrie 4.0, l’industrie culturelle, le digital/numérique, l’énergie, l’agroalimentaire.

Ph. Malburny