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Assises de Liège : entre culpabilité d'assassinat et internement...

 30 janvier 2020 15:46   Liège


L'avocate générale Marianne Lejeune a requis jeudi en fin de matinée, devant la cour d'assises de Liège, une culpabilité d'assassinat contre Giuseppe Ficarrotta, un Liégeois âgé de 58 ans. Le ministère public a rejeté la thèse selon laquelle l'accusé serait atteint d'une maladie mentale et devrait être interné. "Si le jury estime qu'il était malade au moment des faits et qu'il l'est toujours actuellement, il sera interné. Mais si la commission de défense sociale constate ensuite qu'il n'est pas malade, comme le précisent les experts, il sera alors remis en liberté", a prévenu Mme Lejeune.

Les faits reprochés à l'accusé s'étaient déroulés le dimanche 22 octobre 2017 vers 08h45 au café "Le Huit", situé place du Marché à Liège. Un homme encagoulé et ganté, ne se souciant pas de la présence d'autres clients, s'était dirigé vers Salvatore Catalano (65 ans) et l'avait abattu de quatre tirs par arme à feu de calibre 9mm.

 

Les avocats de Giuseppe Ficarrotta (58 ans) ont plaidé, jeudi après-midi, devant la cour d'assises de Liège, l'acquittement de leur client. Subsidiairement, ils ont sollicité son internement.

Me Christophe van der Beesen a soutenu lors de sa plaidoirie qu'un certain nombre de questions sont restées sans réponse et que des pistes n'ont pas été refermées lors de l'enquête. L'accusation repose sur deux principaux éléments: l'arme utilisée lors des faits, retrouvée chez Giuseppe Ficarrotta, et sa voiture qui a été utilisée aussi pour commettre les faits. Selon l'avocat, de nombreux éléments n'ont pas été analysés en profondeur, comme la trace d'un troisième ADN présent sur la glissière de l'arme, les traces de poudre sur les mains de l'auteur et les traces de ces mêmes résidus de tirs sur ses vêtements.

Me Séverine Solfrini a elle souligné que, dès sa première audition, Giuseppe Ficarrotta a fait des déclarations dépourvues de cohérence. Il n'a pas nié les faits de manière intelligente. Pendant les mois qui ont précédé les faits, il a consulté des médecins à des dizaines de reprises pour des problèmes de burnout, de dépression et d'insomnie.

Les avocats de Giuseppe Ficarrotta s'interrogent sur l'état mental de l'accusé au moment des faits. Ils estiment qu'il était affecté d'un trouble qui a aboli ses capacités de réflexion. "Nous vous demandons de vous déporter des rapports psychologiques et de considérer qu'il n'est pas responsable de l'infraction", a plaidé l'avocate. La défense a aussi évoqué l'option de l'internement dans le cas où le jury considèrerait que l'accusé est toujours actuellement atteint d'un trouble mental grave. La délibération sur la culpabilité débutera après les répliques