L’ancienne passerelle de Liège va donc changer de physionomie. On la connait sous le nom de passerelle Saucy, mais son appellation officielle d’origine est la passerelle de la Régence.

Le département « Voies hydrauliques » du Service Public Wallonie a lancé un marché en vue de remplacer l’ouvrage. L’idée est à la fois de moins gêner la navigation fluviale, en dessous, et de s’adapter à la fréquentation toujours plus importantes de cyclistes et de piétons.

La passerelle a déjà connu plusieurs modification au cours de son existence, qui remonte, en fait, à la fin du 19^ème siècle… 

La passerelle de Liège a en effet connu différents visages depuis sa première mise en service en 1880.  C’était, dans sa première version, un pont avec une seule pile, plongée dans la Meuse, et qui permet à la structure de s’appuyer à la fois sur les berges et en son centre. La passerelle était construite avec une armature métallique, en treillis, sur lequel venait se reposer un tablier en planches de bois. De chaque côté de la Meuse, les passants accédaient à la passerelle par de grands escaliers monumentaux en pierre. L’ouvrage est posée en oblique au-dessus de la Meuse, pour relier la rue de la Régence, rive gauche, et le Boulevard Saucy, côté Outremeuse, rive droite..

La passerelle n’a pas été sabordée lors de la guerre 14-18 ; elle a gardé son tablier de bois, sur lequel les pas des passants ont continué à résonner, jusqu’au conflit suivant.

Comme la plupart des ponts de Liège, la passerelle a été détruite en mai 1940, par le génie militaire, pour gêner l’avancée des troupes allemandes. Une passerelle provisoire en bois sera installée par l’armée allemande pendant la guerre, puis démolie lors de sa retraite en 1944.

Une nouvelle passerelle a été construite en 1949 ; elle permettait à nouveau aux cyclistes et aux piétons  de traverser la Meuse à cet endroit…

L’ouvrage repose cette fois sur deux piles en Meuse.

Sur chaque rive, un des escaliers est remplacé par une rampe en béton armé, pour faciliter le passage des vélos, sur la passerelle

En 1970, les structures d’accès à la passerelles, rampes et escaliers, ont été remplacés par de nouvelles rampes qui enjambent les voies rapides .. pour faciliter la circulation automobile, sur les quais.

Rive gauche, la rampe se prolonge pratiquement jusqu’à la Grand Poste. Rive droite, côté Outremeuse, la rampe s’avance dans le boulevard Saucy, à hauteur du feuillage des arbres, pour prendre une douce inclinaison et rejoindre le niveau des voiries quelques dizaines de mètres plus loin.

En 1980, le remplacement de la passerelle est étudié pour faciliter le passage de bateaux de gros tonnages. L’endroit est difficile à la navigation, la passerelle présente deux piles à éviter pour les bateaux, à proximité des 2 autres piles du Pont des Arches, le tout  dans un Méandre de la Meuse… Mais le projet n’aboutira pas.

Une rénovation fut encore entreprise en 2004 : la rampe de la rive droite fut démolie et remplacée par cette structure métallique en deux partie : en amont, à gauche sur la photo, une rampe à encorbellement au-dessus de la Meuse, et en aval, à droite, un escalier.

Le 5 décembre 2008, vers midi et demi, une péniche en difficulté a heurté une des piles de la passerelle, causant des dégâts qui ont entrainé la fermeture de l’ouvrage pendant de longs mois.

En 2016, une seconde passerelle,  en amont, a été mise en service entre le quai de Rome et le parc de la Boverie : elle a une portée de 163 mètres, sans prise d’appui dans le fleuve. C’est peut-être une source d’inspiration pour les futurs soumissionnaires ; début des travaux sur l’ancienne passerelle sans doute en 2023, pour une mise en service en 2025.