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La fin du duo PS-cdH rend le MR incontournable en Wallonie et en Fédération W-B

 19 juin 2017 15:39   Liège


L'appel-surprise lancé lundi par le président du cdH Benoît Lutgen à former des gouvernements sans le PS en Wallonie, à Bruxelles et en Fédération marque la fin du binôme PS-cdH, qui constituait l'axe de la vie politique francophones depuis 2004, année du renvoi du MR dans l'opposition dans les entités fédérées. L'exclusive des humanistes sur les socialistes rend en outre le MR incontournable en Région wallonne et Communauté française, ce qui pourrait lui "donner la main".

 

Le duo PS-cdH, reconduit depuis 2004, traduisait la confiance unissant les présidents des deux partis Elio Di Rupo et Joëlle Milquet. L'arrivée de Benoît Lutgen - au profil davantage centre-droite - à la présidence du cdH en 2011 avait pu faire croire que l'alliance rouge-romaine s'effriterait, mais M. Lutgen et M. Di Rupo l'avaient reconduite en 2014, au grand dam du MR qui rempilait ainsi dans l'opposition, avant de prendre la tête du gouvernement fédéral. Désormais, l'exclusive lancée par M. Lutgen sur le parti de M. Di Rupo fait du MR le seul parti incontournable en Wallonie et en Fédération, (mais pas à Bruxelles), une position qui pourrait lui permettre "d'avoir la main" pour nouer les premiers contacts. S'il s'allie à des partis plus petits, le MR devrait obtenir les présidences des deux gouvernements, ce qui n'est pas garanti s'il s'allie au PS. Une montée au pouvoir des libéraux dans ces entités fédérées traduirait, avec trois ans de retard, la forte progression du MR dans les urnes en 2014. A posteriori, on pourrait voir des signes de rapprochement du cdH avec le MR dans les votes au Fédéral de l'article 12 de la Constitution qui fixe le délai de garde à vue, ou sur le secret professionnel des travailleurs sociaux, même si rien ne dit encore que l'annonce de M. Lutgen ait été préalablement concertée avec les réformateurs. Au gouvernement wallon, le cdH ne cachait plus son malaise ces dernières semaines sur des dossiers qui n'avançaient plus assez à ses yeux, comme l'assurance autonomie. Le vice-président cdH Maxime Prévot avait d'ailleurs laissé entendre qu'il pourrait quitter le gouvernement avant les élections communales de 2018, vu l'évolution du dossier du cumul ministre-bourgmestre