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Biomonitoring Humain : plomb et pesticides dans le corps des wallons

 04 octobre 2021 18:15   Liège


Les résultats de la première campagne de biosurveillance humaine en Wallonie menée par l’Institut Scientifique de Services Public ont été divulgués  lundi. Cette étude révèle la présence de plomb, de pesticides et de polluants organiques persistants chez les sujets de l’échantillon de population étudiés. L’objectif de cette étude était de définir des valeurs de référence afin d’étudier l’évolution des taux d’imprégnations dans le temps. 

Un peu plus de huit cents wallons ont participé à un biomonitoring sur base volontaire. Des échantillons de leur urine et de leur sang ont été analysés afin de mesurer leur niveau d’imprégnations à une cinquantaine de substances chimiques présente dans l’environnement, l’alimentation, ou l’eau. L’objectif était d’établir des valeurs de référence Wallonnes. 

"Cette étude permet de connaître les niveaux de concentration moyens, faibles, ou élevés qu'on peut observer dans la population wallonne." explique Suzanne Remy, coordinatrice de projet à l'ISSeP. "Cela permet d'avoir une base de référence pour étudier des situations d'expositions peut-être plus intenses comme dans des endroits pollués ou des comportements qui présenteraient des risques d'exposition plus élevés."

Des résultats interpellant, mais semblables aux autres pays

Les résultats de cette étude ont été communiqués. Une trentaine des substances parmi lesquelles on retrouve toute une série de pesticides, de polluants organiques persistants ou encore de métaux lourds comme le cadmium, le mercure et le plomb, ont été retrouvées dans les organismes des sujets du biomonitoring. 

"Les résultats observés en Wallonie sont tout à fait comparables avec ce qu'on peut observer dans les autres pays européens" déclare Ingrid Ruthy, chef de projet Biomonitoring Humain Wallon. "Mais on remarque qu'on doit tout de même faire attention à certains métaux tels que le plomb, le mercure, le cadmium, qui sont vraiment des métaux à suivre. Par exemple, le plomb, on le retrouve chez tous les participants. Parfois en traces, parfois en concentration plus importante. Il faut donc suivre ces éléments-là, sachant que le plomb peut avoir des effets négatifs pour la santé."

Des résultats qui seront des valeurs référence

Grâce à cette étude, la Wallonie dispose désormais de valeurs de référence, qui permettront d’étudier l’évolution des taux d’imprégnation de toutes ces substances dans le temps. Cela permettra aussi d’aiguiller certaines décisions politiques concernant notamment les pesticides autorisés ou non, qui restent très présents dans les organismes étudiés. 

"Sur le glyphosate, et c'est ça qui est interpellant, c'est que malgré l'interdiction pour les usages privés et les espaces publics aussi, on retrouve encore des traces chez un adolescent sur quatre" explique Céline Tellier, ministre wallonne de l'environnement. "Ça veut dire qu'il est d'une certaine façon toujours en contacte avec cette substance, soit par son alimentation, soit par sa situation géographique. Ça fera partie de la phase deux, de pouvoir identifier précisément les corrélations entre l'exposition à ces substances et des pratiques particulières."

Dans cette première phase d’étude trois catégories d’âge étaient étudiées : les nouveau-nés, les adolescents âgés de 12 à 19 ans et les jeunes adultes de 20 à 39 ans. Le biomotinoring sera à l’avenir enrichi des données concernant les enfants âgés de 3 à 11 ans et les adultes de plus de 40 ans.