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Prix Francqui : les exoplanètes se sont alignées pour Michaël Gillon

 07 decembre 2021 17:30   Liège


Ce mardi, l’astrophysicien liégeois Michael Gillon aurait dû se rendre chez le Roi pour recevoir le Prix Francqui 2021, la plus importante récompense scientifique en Belgique et qu'on appelle aussi le "prix Nobel belge". Pour cause de crise sanitaire, la cérémonie a été reportée pour la deuxième fois en 6 mois. RTC a tout de même rencontré ce pionnier en matière d’observation d'exoplanètes, c’est-à-dire des planètes situées hors du système solaire, à plus de 10 000 milliards de km. Il a l’habitude de faire preuve de patience…

La tête dans les étoiles, Michaël Gillon est habitué à prendre son temps pour observer ce qui se passe bien au-dessus de nos têtes de Terriens. Les grandes avancées voient souvent le jour au terme de nombreuses années d'observation. En 2016, l'astrophysicien liégeois assisté de son équipe a fait une découverte sans précédent. Il a mis le doigt sur le système "Trappist-1" composé d’une étoile et de ses 7 exoplanètes, d’une taille et d’une masse comparable à celles de la Terre. Cet ensemble déniché dans l’immensité de l’univers en 2016 renforce l’hypothèse qu’il pourrait y avoir de la vie ailleurs. 

Aujourd’hui, il poursuit ses travaux d’explorations depuis l’Université de Liège en partageant son temps entre deux projets : le liégeois "Trappist" (TRAnsiting Planets and PlanetesImals Small Telescope) et l’européen "Speculoos" (Search for habitable Planets EClipsing ULtra-cOOl Stars). Tous deux concernent l’étude des exoplanètes à partir de réseaux de puissants télescopes (Trappist et Speculoos), installés sur des sites terrestres (notamment dans le désert d'Atacama au Chili). Pour l'ensemble de ses travaux remarquables, le scientifique est le lauréat du prestigieux Prix Francqui cette année, la plus prestigieuse récompense nationale en matière de Sciences. Le prix s'accompagne d'un montant de 250.000 euros, cette somme servira à financer l'engagement de personnel supplémentaire et la suite des recherches menées à l'Institut d'astrophysique et de géophysique de l'Université de Liège.

Après la découverte d’exoplanètes, des observations complémentaires sont réalisées. L’étape importante sera ensuite d’étudier l’atmosphère de ces objets. L’envoi, le 22 décembre prochain en principe, du télescope spatial James Webb sera un facteur déterminant pour ces recherches dont l’objectif ultime est de répondre à la grande question : y a-t-il de la vie ailleurs dans l’univers ?

Plus d'infos : le site Trappist-1 de l'Uliège et le site Speculoos de l'ULiège

Stéphane Savaris