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Fermeture Horeca, couvre-feu, bulle réduite... Quelles sont les nouvelles mesures à appliquer dès ce lundi?

 17 octobre 2020 16:35  


Vendredi, le comité de concertation a fait part des nouvelles mesures à adopter dès ce lundi pour faire face à la crise sanitaire. Couvre-feu, fermeture des bars ou encore bulle réduite à une personne... Un récapitulatif s'impose.

Ce sont des mesures sévères face à une situation qualifiée de "très grave" par les autorités qui ont été communiquées ce vendredi soir. Cet automne aura décidément un parfum de confinement.

C’est le secteur de l'Horeca qui est le premier affecté par les nouvelles mesures. Les restaurants et cafés doivent fermer dès ce lundi pour une durée d’un mois. "On sait à quoi s'attendre maintenant qu'on l'a déjà vécu. Je peux vous dire que l'avenir n'est pas rose pour le secteur. De nombreux établissements ne se sont toujours pas remis de la précédente fermeture. Mais ce n'est pas que nous ! Avec notre fermeture, on impacte toute l'économie", juge Valérie Migliore, la fondatrice de "Wallonie Horeca".

Le comité de concertation promet de réévaluer la situation après deux semaines"une hypocrisie de plus" selon cette gérante. Ils promettent aussi des aides, mais selon Valérie elles n’arriveront jamais à la cheville des pertes. "On nous parle de double droit passerelle. Ça nous aide pour nos charges personnelles, mais certainement pas pour les charges de nos établissements. Comment est-ce qu'on paye nos loyers, notre électricité et autres ? Il faudra qu'on me l'explique ça... On ne laissera pas passer ça. C'est notre devoir de ne pas laisser passer ça", affirme la gérante. "On a tout respecté. Tout ce qu'ils nous ont demandé et on l'a fait avec le sourire. Maintenant, ils nous ferment et nous diabolisent, alors que les chiffres montrent que les gens ne l'attrapent pas au restaurant ou dans les bars quand les mesures sont respectées. Ce qu'ils veulent, c'est ralentir l'économie pour que tout le monde reste bien sagement chez soi, mais ils n'ont pas l'honnêteté de le dire. Au lieu de ça, ils insinuent que c'est de notre faute", conclut-elle.

Les nights shop sont également ciblés: interdiction de vente d’alcool à partir de 20h et fermeture à 22h. "Je suis déjà à 50 % de mon chiffre d'affaire habituel sans les nouvelles mesures... Je n'imagine même pas ce que ça va donner maintenant", explique le gérant du 7 Express du Boulevard de la Sauvenière. 

En ce qui concerne notre vie privée, notre bulle de proximité passe de 3 à 1. Cela signifie que vous pouvez vous permettre d'être proche d'une seule personne en plus de votre foyer. Par contre, il est toujours possible d’inviter 4 personnes chez soi en respectant les gestes barrières. Ceci dit, vos invités devront partir tôt, car un couvre-feu entre en application sur toute la Belgique de minuit à 5h du matin. Durant ce laps de temps, les déplacements pour le travail ou pour une urgence sont les seuls à être autorisés, pendant un mois, à partir de ce lundi. De plus, le télétravail redevient la norme.

Dans les hôpitaux, le retard s'accumule et les patients Covid-19 arrivent en nombre

Le message est clair, les autorités veulent limiter nos contacts pour éviter un engorgement des hôpitaux. "Nous avons presque rattrapé le retard que nous avions accumulé avec les autres patients. Maintenant, avec le rebond, notre personnel doit à nouveau s'occuper des patients Covid-19. Certaines interventions qui devaient avoir lieu sont reportées et le retard continue de s'accumuler. Dans peu de temps, nous devrons ouvrir un nouvel espace dédié au Covid-19. Tout cela recommence alors que 20 % de notre personnel est absent et irremplaçable. Ceux qui restent sont épuisés. C'est bien triste pour l'Horeca, mais sachez que c'est aussi triste pour notre secteur", tempère le docteur Lucien Bodson, coordinateur du plan d’urgence au CHU de Liège. 

À titre d’exemple au CHU, 96 lits sont occupés par des patients Covid-19 dont 16 en soin intensifs. Chaque jour, environ 5 patients en plus sont accueillis dont 2 en soins intensifs. Un rythme qui va bientôt devenir intenable si la tendance ne s'inverse pas. Pour le docteur Bodson, il est clair que ces décisions fortes sont nécessaires pour éviter le pire dans un futur proche. (P.J.)