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Un message de l'Ambassade d'Italie sans empathie

 26 mars 2020 14:20  


Nous avons reçu une demande/proposition du Consulat d'Italie basé à Charleroi. Il s'agissait de diffuser le message enregistré par l'Ambassadeur d'Italie en Belgique, dont vous trouverez le texte intégral ci-dessous.

Si la démarche de s'adresser à la communauté italienne de Belgique peut paraître sympathique, nous avons tout de même été surpris de constater qu'à aucun moment, l'Ambassadeur ne témoigne de sa solidarité avec les victimes du Coronavirus.

Pour rappel, ce vendredi 27 mars, l'Italie comptait 9.134 décès pour 86.498 personnes infectées.

Ph. Malburny

Le texte transmis:

En ce temps de crise, qui frappe particulièrement l'Italie, l'ambassadeur d'Italie en Belgique, Elena Basile, s'adresse à la communauté italienne en Belgique au travers d'une vidéo.

"Dans un moment de crise profonde, qui est justement comparé à une guerre, j'ai ressenti le besoin de m'adresser aux Belges-Italiens et, naturellement à la communauté italienne, une communauté historique. Mais même à tous ces Italiens qui sont de passage ici, à Bruxelles, pour le travail. Mais aux Belges, en général, qui sont en train de suivre avec une émotivité particulière la situation à laquelle l'Italie est actuellement confrontée." explique Elena Basile, ambassadeur d'Italie en Belgique. "C'est une tragédie, le Coronavirus est un ennemi invisible. Dans l'État italien il y a maintenant un dialogue continu entre le gouvernement central, les régions et les gouvernements locaux et l'opposition, pour prendre des mesures et accepter un défi qui est extraordinaire. C'est une situation d'une gravité sans précédent. La société civile italienne, et je pense naturellement aux docteurs, aux infirmiers, aux héros de nos jours et à tous les gens qui continuent de travailler pour le bien commun. Ils sont en train de donner des exemples de solidarité qui sont vraiment émouvants."

"La transparence avec laquelle le gouvernement italien a géré la situation, depuis le début de cette crise, et l'expérience italienne pourront, on l'espère, éviter aux autre pays européens la tragédie que nous sommes en train de vivre. Après quelques hésitations, j'ai vu que tous les gouvernements européens sont en train de mettre en place des mesures de restriction, graduellement, comme on l'a fait en Italie. Mais ils sont en train de suivre l'exemple italien."

"Une chose est certaine, sans une Europe plus fort, plus présente, même si je sais que la compétence de la santé n'est pas européenne mais dépend des États membres, mais devant une crise extraordinaire nous pourrions mettre en place des mesures extraordinaires. Il faut des protocoles uniformes d'un point vue sanitaire, des stratégies communes, mais surtout des données comparables. Il faut un stock de matériel sanitaire qui sera envoyé là ou il y a le plus grand besoin."

"D'un point de vue économique, c'est déjà très bien ce qu'on a fait. L'Europe est en train de bouger dans la bonne direction, avec la Banque Centrale Européenne, la réforme des États aux entreprises. Mais il faut quelque chose de plus, comme l'Italie et beaucoup d'autres partenaires Sint en train de soutenir. Il faut une fiscalité commune, peut-être des émissions de dettes communes, pour financer cet effort sanitaire extraordinaire et une économie, qu'on appelle justement une économie de guerre."

"Je voudrais pousser l'accent pour tous les Italiens sur l'effort que tout le personnel de l'ambassade et du consulat est en train de faire pour maintenir le travail, qui continue, même avec le télétravail, ainsi que les services essentiels grâce à la rotation des équipes qui parviennent à assurer l'assistance à la communauté italienne. On a 5 lignes téléphoniques, une adresse e-mail, et on arrive à répondre, jusqu'à présent, sans retard à la demande croissante des compatriotes."

"Je voudrais aussi dire qu'il y a un communiqué de presse qui est publié sur le site de l'ambassade. On peut y trouver toutes les informations sur la situation en Italie, sur la situation de la Belgique, mais même sur les vols qui sont à disposition pour les étudiants et tous ceux qui veulent rentrer en Italie. On a 2 vols jusqu'au 29 mars. Les étudiants de Hollande peuvent venir s'ils ont un billet dans leur poche et une autre certification, car, autrement, ils pourraient éprouver des difficultés pour pouvoir accéder à l'État Belge." 

"Je voudrais aussi dire que je pense que l'espoir de nombre d'entre-nous est qu'après cette crise nous pourrions apprendre notre leçon.Et, comme nous l'avions fait après la 2ème guerre mondiale, quand nous avons eu le miracle économique, les énergies, la déclaration des droits de l'homme, nous avons donné vie à un multi-latéralisme qui est garanti par plusieurs pays. De la même façon on pourra maintenant penser que la santé, l'éducation, les biens publics, le travail ont besoin d'être financés et que la personne humaine doit rester au centre de l'attention politique."