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La scène de l'Esport également impactée par le coronavirus

 25 mars 2020 08:58  


Le coronavirus a des impacts sur les sportifs, leurs entraînements, les compétitions… Mais également sur les Esportifs, ces joueurs de jeux vidéo professionnels. On pourrait se dire que c’est un secteur qui n’a pas à craindre une épidémie… et pourtant !

Effectivement, le jeu vidéo est, habituellement une activité que l'on associe à son domicile. Pourtant il existe de nombreux rassemblements de joueurs, et c’est bien souvent là que se déroulent de prestigieux tournois. Parmi les esportifs qui parcourent ces compétitions il y a des Liégeois, dont Valentin Liradelfo. Plus connu sous le nom de Risze, il est joueur professionnel du jeu de tir stratégique Rainbow Six Siege.

Sa routine ? 5 journées et demi d'entraînements avec 2 séances de 4h d'entraînement et ce, chaque semaine. Si pour la majorité des entraînements les joueurs restent chez eux, il peut arriver que toute l'équipe se regroupe pour des boot-camps, sorte de stage d'entraînement. Le jeu vidéo n'est pas seulement un passe-temps que Valentin Liradelfo prend au sérieux. Son équipe, Rogue, est actuellement classée 11ème mondiale et a déjà fait partie du top 5 des meilleures teams de Rainbow Six Siege. Mais pour grimper dans le classement il faut participer... à des tournois ! Aujourd'hui, le Liégeois estime que le coronavirus nuit à la scène de l’esport.

"Les impacts sur l'esport sont malgré tout assez conséquents." commente Valentin "Risze" Liradelfo. "Il y a beaucoup d’événements qui sont annulés. Dans notre entraînement quotidien ça ne nous gêne pas. Moi, à l'heure actuelle, je ne sens aucune différence dans mon travail par rapport à il y a 3 semaines. Mais pour l'esport en lui-même, c'est presque catastrophique parce que ce sont les événements esportifs qui font tourner l'esport."

Alors, on pourrait se dire pourquoi ne pas faire ces tournois en ligne, chacun chez soi en pantoufle et avec un bon café bien chaud ! Mais ces tournois online sont simplement moins avantageux. Ces événements physiques permettent également de générer des emplois. Faire tourner et retransmettre ces compétitions nécessite de faire appel à de nombreux professionnels : caméramen, ingénieurs du son, décorateurs, etc. Mais si la scène de l’esport a besoin de ces événements physiques, c’est aussi pour tout le "show" qui va avec.

"Si je n'ai pas ces événements pour produire la "publicité" que l'on attend de moi, la représentation de mon club, la représentation des sponsors... L'écosystème s'effondre en fait." explique l'esportif. "Là, à l'heure actuelle le système est pénalisé, mais il ne faut pas que ça dure quoi. Il suffit de regarder les statistiques ! Le Six Invitational qui a eu lieu début d'année, on était à 250.000 - 300.000 téléspectateurs. Là ou un tournoi en ligne... La Pro League en ligne on a 10.000 - 15.000 personnes. Les chiffres ne sont absolument pas les mêmes." 

Avec l’épidémie, beaucoup de tournois ont tout de même décidé de s’organiser en ligne. Et peut-être bien que le nombre de téléspectateurs sera plus haut que d’habitude. Le confinement profite au streaming. Twitch, la plateforme de streaming numéro 1 dans le domaine du jeu vidéo a affiché, sur la semaine écoulée, une augmentation de son nombre de téléspectateurs de 10%.