RTC

Liège : une grève de la faim pour une taxation sur la spéculation

 09 decembre 2020 16:54   Liège


En cette période d'incertitudes et de ralentissement économique, nombreux sont ceux qui cherchent des solutions pour financer de nouveaux projets. L'idée d'une taxe sur les transactions financières n'est pas neuve, mais elle pousse désormais des citoyens à agir concrètement.

Il est midi et demi Place du marché à Liège, et un rassemblement de personnes commence à se former. Au centre, Agnese Pozzoli, une jeune femme qui, à l’instar d’autres citoyens, a décidé d’entamer une grève de la faim, dans le but de combattre l’injustice sociale. Une revendication qui fait écho à la proposition de l’eurodéputé Pierre Larrouturou, d’instaurer une taxe sur la transaction financière au sein de l’Union Européenne. Agnese Pozzoli témoigne : "Je me suis dit que j'allais mettre ma colère dans cette action. Je veux jeûner et je veux sentir ça dans mon corps. Si ça peut un peu provoquer des réactions ou faire un peu effet boule de neige ne serait-ce qu'à Liège, c'est déjà ça !".

Aujourd’hui, si nous payons une taxe lorsque nous achetons du pain, ce n’est pas forcément le cas lorsque nous achetons des actions en bourse. Cette taxe, aussi appelée la taxe Tobin, permettrait le prélèvement d’un montant sur chaque opération boursière sur le marché Européen. En Belgique, elle est déjà en vigueur mais elle ne séduit pas encore tous les autres Etats membres. "C'est vrai que certains pays étaient contre pour des raisons locales. Ils ont la crainte que si l'on frappe leur business d'une taxe spécifique, les multinationales réalisent leurs opérations ailleurs, par exemple à Hong Kong ou à New York.", explique Olivier D'aout, avocat fiscaliste.

Si la taxe Tobin est de 0,1%, cela pourrait rapporter près de 50 milliards d’euros par an. Cet argent permettrait à l’Union Européenne de débloquer des financements pour le climat, la santé, ou encore pour les réfugiés. Olivier D'aout ajoute : "Cette taxe est un bon moyen de trouver de nouvelles ressources pour l’Europe parce que c'est actuellement une zone de non-droit. Nous avons donc ici une nouvelle source de revenus assez importants et qui ne frapperait pas directement le contribuable lambda européen".

C’est ce jeudi 10 décembre que se négociera le budget européen pour les sept années à venir. C’est donc l’occasion d’introduire cette réforme fiscale. Cependant, s’il y a des chances que cette proposition soit adoptée, une crainte subsiste quant au taux d’imposition qui risquerait de ne pas être assez élevé.