Au fil des années, l’action "En mai, tonte à l’arrêt" prend de l’ampleur. Derrière ce mouvement, pas de fainéantise, juste une volonté de favoriser la biodiversité dans son jardin. Nous avons cherché à savoir en quoi cette action peut aider la faune et la flore à garder son équilibre.

2 parcelles de gazon entretenues de manière différente :

-La première a déjà perdu son vert naturel et est très pauvr en pollen, elle est coupée 4 à 5 fois par mois à la lame.

- La seconde a bénéficié de la campagne "En mai tonte à l’arrêt", une action qui favorise la préservation des pollinisateurs. Elle a gardé sa teinte verte naturelle et accueille une faune et une flore diversifiée qui favorise son équilibre.

Ces deux parcelles se trouvent dans le domaine du Sart-Tilman et sont séparées de quelques mètres. Pourtant, elles abritent deux mondes bien différents.

Favoriser la biodiversité et réduire les coûts d'entretien

Depuis 2015, le service de gestion parcs et jardins de l'ULiège s'attelle à favoriser la tonte différenciée de leurs 25 hectares de parcs et jardins . "Les principaux avantages sont de favoriser la biodiversité et de diminuer les coûts d'entretien. Outre ça, il y a un aspect esthétique qui plaira à certains, mais pas à d'autres", analyse Alexandre Doyen, employé au service parcs et jardins de l’ULiège.

Depuis 2019, l’action "En mai, tonte à l’arrêt" séduit de plus en plus. Au-delà des services publics qui y voient des avantages économiques et écologiques, il y a les propriétaires de jardin. Les jardiniers constatent une évolution des demandes. "De plus en plus de clients demandent de ne pas tondre leur jardin ou de n'en tondre qu'une partie. Je pense que c'est justifié. Il y a quelques années, on nous  a également demandé de moins couper les haies pour favoriser la nidification. La pratique est restée, c'est une bonne chose que les sensibilités évoluent. Quant à nous, on ne manque pas de travail dans le secteur", explique Danny Schroyen, jardinier pour Danny EcoJardin à Waremme.

Quel est la meilleure méthode ?

Cette action a donc des avantages, mais ils sont un peu trop limités selon le service parcs et jardins de l’ULiège, qui constate depuis 2015 les bienfaits que peuvent avoir une bonne gestion différenciée. "Je pense que c'est un premier pas vers une bonne gestion, mais si après le mois de mai vous reprenez une tonte intensive, vous retrouvez une pelouse sans biodiversité. On constate qu'il faut donc moins tondre pour que le résultat soit bénéfique toute l'année. Si vous ne tondez pas pendant un mois, vous aidez la biodiversité pendant un mois. Si vous tondez une fois par mois, vous l'aidez toute l'année. Les bénéfices s'observent surtout à long terme", souligne Alexandre Doyen.

Mieux vaut alors opter pour la totalité ou un coin de son jardin qui est tondu moins d’une fois par mois pour favoriser la biodiversité. Si le but est par contre de garder un gazon bien vert sans trop arrosé, mieux vaut couper moins court et effectuer un mulching: tondre sans ramasser l’herbe coupée pour diminuer la température de votre sol et favoriser sa régénération. (P.J.)