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Procès Valentin: lourdes peines pour les accusés

 17 juin 2019 11:54   Liège


 

L'avocat général Pascale Schils a requis lundi, devant la cour d'assises de Liège, la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre d'Alexandre Hart (21 ans) et Belinda Donnay (22 ans) ainsi que 30 ans de prison, soit le maximum légal, en ce qui concerne Killian Wilmet (18 ans), mineur au moment des faits. Pour Loïck Masson (23 ans), elle a demandé aux jurés de ne pas descendre sous le seuil des 30 ans de prison, tandis qu'elle a réclamé 29 ans de réclusion contre Dorian Daniels (22 ans).

Tous ont été reconnus coupables jeudi dernier de l'assassinat de Valentin Vermeesch, 18 ans, torturé puis jeté vivant dans la Meuse à Huy, les mains attachées dans le dos, dans la nuit du 26 au 27 mars 2017. Dans l'arrêt sur la culpabilité, la gravité des actes de torture et des traitements dégradants infligés à la victime a été soulignée. "Je dois, au nom de la société dont je porte la parole, requérir un peine lourde à l'encontre de chacun des accusés", a déclaré lors de son réquisitoire l'avocat général. Tous ont comme point commun de "vivre dans l'instant, sans attachement profond, sans empathie. Ils sont égocentriques et tous ont développé un trouble de la personnalité", a noté Pascale Schils. Celle-ci a cité aux jurés les circonstances atténuantes pouvant être retenues lors d'un procès d'assises (le contexte et l'alcool, leur jeune âge, l'influence de groupe, l'absence d'antécédents judiciaires...) avant de les balayer, arguments à l'appui.

La dynamique de groupe n'a pas non plus joué, selon l'avocat général, étant donné que personne n'a été contraint et que chacun a voulu "rester jusqu'au bout". Enfin, l'absence d'antécédent judiciaire n'est pas un critère significatif dans ce dossier "au vu de leur jeune âge".

 "Le seul chez qui on pourrait accepter le caractère sincère des remords, c'est Dorian. Pour cet élément de remord seul, je vous demande une peine de 29 ans", a conclu Pascale Schils. Il serait alors libérable après neuf ans, moins deux ans de préventive, soit sept ans. "Il faudra cette période pour qu'il puisse accéder à un véritable travail sur lui-même."

"On vous plaidera que l'emprisonnement ne sert à rien, que ça en fera des bêtes sauvages. Mais le rôle premier de la prison est de protéger la société, de neutraliser pour un temps les individus dangereux", a ajouté l'avocat général. "Pour celui qui est en prison et qui veut donner un sens à son enfermement, des possibilités existent."

Dans la vidéo, les réactions de deux des avocats des jeunes assassins

 

Alain W