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De l'énergie verte pour toute l'Europe ? Un projet à l'étude à l'ULiège

Photo d'illustration
 07 juillet 2020 14:50   Liège


Fin juin un ingénieur de l'université de Liège est parti de Saint-Malo, en France, sur un voilier en direction du Groenland. Celui-ci ira installer des stations météo sur place. L'objectif : déterminer si un gigantesque parc éolien peut être installé sur place afin de fournir de l'énergie verte à toute l'Europe. Mais pourquoi le Groenland ?

De l'énergie verte pour toute l'Europe

"Si réellement cela se met en place et qu'il y a moyen d'installer toutes ces éoliennes... À ce moment-là, je pense qu'il y a moyen de produire là-bas autant d'énergie que ce que l'Europe consomme tous les jours." explique Xavier Fettweis, climatologue de l'ULiège et responsable du projet Katabata. 

Le Groenland, un choix stratégique

Si l'ULiege fait le choix du Groenland ce n'est pas un hasard, il existe à cet endroit, en plus du vent dominant, un vent catabatique. Il s'agit d'un gravitationnel produit par le poids d'une masse d'air froid dévalant un relief géographique. Celui-ci est produit par la calotte glaciaire. La particularité du Groenland réside dans le fait que ce vent catabatique souffle dans le même sens que le vent dominant, permettant d'atteindre des vitesses de vent très élevées. "En moyenne, sur l'année, on est à 60 - 80 km/h. Mais on peut avoir des pics jusqu'à 180 km/h" détaille le climatologue. "Tout ça, ce sont des estimations qui sont faites par le modèle MAR que je développe. Ici, le modèle, nous le faisons tourner à une résolution de 6 km. Hors, on pense que dans des vallées encaissées, ces vents pourraient être beaucoup plus forts, parce qu'il va y avoir un effet qu'on appelle effet Venturi où le vent va être canalisé dans les vallées qui descendent. Et ici, on va aller placer une station météo dans une de ces vallées."

Le deuxième intérêt est que la vitesse du vent au Groenland est anti-corrélée à la vitesse en Europe. Donc, quand il n'y a pas de vent en Europe, il y en a au Groenland, et inversement. "Comme ici, le but in fine ce serait peut-être d'installer des éoliennes... Et comme il y a un projet de relier l'Europe aux États-Unis par un câble électrique qui passerait par le Groenland, cela permettrait d'alimenter l'Europe en énergie renouvelable lorsqu'il n'y a pas de vent en Europe." raconter Xavier Fettweis.

Des premiers résultats attendus pour août

Les stations météo devraient être mises en place d'ici la fin du mois de juillet, celles-ci enverront des résultats par satellite à l'université de Liège. Les premiers résultats sont attendus dans le courant du mois d'août. Ceux-ci permettront de valider, ou non, l'approche théorique établie et d'envisager une suite à ce projet.

 

Pierre Devillers