RTC

CSC : « 0,4% de marge salariale ? C’est des peanuts ! »

 25 fevrier 2021 17:10   Liège


Ce jeudi, les syndicats organisaient une action en front commun. Des rassemblements limités et séparés en raison des mesures sanitaires étaient prévus à Liège place Tivoli pour la FGTB et devant l’Opéra pour la CSC. L’objet du mécontentement des organisations syndicales se trouve dans l’accord interprofessionnel (AIP) pour 2021-2022. La  marge salariale plafonnée proposée par le patronat est trop faible à leurs yeux.

Une marge salariale plafonnée à 0,4%, soit une augmentation du salaire brut mensuel de 6 à 13 euros selon les secteurs, c’est la proposition du patronat pour l’accord interprofessionnel 2021-2022. Ces 0,4% proposés sur base des calculs du Conseil Central de l’économie, selon les organisations syndicales, c’est une gifle pour les travailleurs des secteurs privés et publics autonomes. 

"C’est des peanuts !" s’exclame Jean-Marc Namotte, secrétaire fédéral CSC Liège-Verviers-Ostbelgien. "Ces 0,4% d’augmentation de salaires pour tous les travailleurs pendant deux ans, ce n’est même pas un sac de pommes de terre ou un sandwich garni."

Ce qui irrite les syndicalistes, ce sont les inégalités entre les dividendes distribués aux actionnaires et les augmentations de salaire des employés.

"On constate que la rémunération du capital, eux, n’ont pas de limites" déclare Jean-François Ramquet, secrétaire régional FGTB pour l’arrondissement Liège-Huy-Waremme. "D’un côté, aux travailleurs qui ont travaillé pendant toute la pandémie, on leur donne une aumône. Et de l’autre, au capital, aux employeurs, aux actionnaires, on leur dit vous pouvez rémunérer comme vous voulez. C’est une injustice et c’est pour cela qu’on se bat."

Les organisations syndicales se disent conscientes que la crise sanitaire a impacté les bénéfices de certaines entreprises en 2020. Mais ils balayent l’argument selon lequel la majorité des entreprises seraient en manque de liquidité pour faire face à une augmentation des salaires. 

"Ils ont bénéficié du fait que leurs travailleurs aient pu être en chômage temporaire" explique Jean-François Ramquet, secrétaire régional FGTB pour l’arrondissement Liège-Huy-Waremme. "Mais c’était la sécurité sociale qui payait, ce n’était pas les employeurs. Et par ailleurs, on a comptabilisé 819 employeurs sur l’arrondissement Liège-Huy-Waremme qui ont versé en 2019 plus de dividendes qu’ils n’ont eu de bénéfices. Quand on donne plus que ce qu’on gagne, inévitablement on a des problèmes de trésorerie."

Le front commun revendique aussi d’autres points comme l’augmentation des bas salaires à un minimum de 14 euros bruts de l’heure. Il demande aussi de revoir les aménagements de fin de carrière ou encore d’avoir une liaison du montant des allocations sociales à l’évolution des salaires (reprise sous le nom d’enveloppe Bien-être) négociée indépendamment de l’AIP.

Négociations bloquées

Actuellement les négociations entre syndicats et patronats sont bloquées. Les organisations syndicales tirent la sonnette d’alarme. 

"C’est un signal d’alarme" déclare Jean-Marc Namotte, secrétaire fédéral CSC Liège-Verviers-Ostbelgien. "C’est dire aux employeurs : si vous ne voulez pas bouger, cela va bouger à l’intérieur des entreprises. Et donc vous en prenez la responsabilité car les employés ont besoin de cette reconnaissance. Et deuxièmement, on s’adresse au monde politique : si vous voulez éviter qu’on entre dans une situation de chaos et de grèves, prenez des initiatives pour débloquer ce dossier."  

L’échéance pour arriver à un consensus dans cet accord interprofessionnel est fixée à la mi-mars. Au-delà de cette date, le dossier atterrira sur le bureau du ministre Fédéral de l’économie Pierre-Yves Dermagne.

 

(R.D.)