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Huy forme ses agents communaux à détecter la radicalisation

 10 octobre 2018 11:53   Huy


Les attentats de Paris, Bruxelles ou Liège en mai dernier ont tous en commun la radicalisation rapide et violente de leurs auteurs.

Depuis début septembre, les agents communaux hutois reçoivent des formations pour pouvoir détecter les premiers signes de radicalisation dans la population. Cela passe par l’utilisation d’un vocabulaire spécifique par les radicaux, ou un changement de code vestimentaire. Mais aussi par des modifications comportementales.

"Un exemple concret c’est la décision de ne plus écouter de musique du jour au lendemain. Cela peut être un premier signe de radicalisation religieuse" explique Andrea Polizzi, référent radicalisme pour la ville de Huy. "Cela pourrait aussi être la décision de na pas aller voter pour des raisons idéologiques religieuses. Chez certains radicaux, voter n’est pas concevable, en ce sens que pour eux, seul Dieu à du pouvoir. Ils refusent donc d’en donner à des hommes"

L’initiative de ces formations vient d’un appel à projet lancé par la Région Wallonne auquel la ville de Huy a répondu. La commune a ainsi reçu une enveloppe de 50 000 euros à injecter dans la prévention contre le radicalisme. A Huy, on insiste sur la dimension préventive de cette démarche.

"De manière concrète, il n’y a pas de menace significative à Huy" rassure  Andrea Polizzi.  "Ici, l’envie vient vraiment de prévenir à une éventuelle forme de radicalisation. Comme le dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir."

Ces formations pour les acteurs de première ligne permettent donc d’anticiper d’éventuel cas problématiques, et une meilleure circulation de l’information entre les différents services. Durant ces séances, le formateur revient sur les fondamentaux de la religion musulmane ainsi que sur un historique de ses influences. C’est en fait une approche pluridisciplinaire qui permet une démystification de l’Islam.  

La ville de Huy a également mis sur pieds une Cellule Sécurité Intégrité Locale (CSIL) qui se chargera du suivi des éventuels cas de radicalisation.

Une séance d’information similaire à aux formations sera également ouverte au grand public le 7 décembre prochain.