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Voyages non-essentiels interdits : quid des agences ?

 27 janvier 2021 15:43  


Voici une des annonces du dernier comité de concertation. Dès aujourd'hui, les voyages non-essentiels à l’étranger seront donc interdits, et ce, jusqu’au 1er mars prochain. Une nouvelle tuile pour le secteur : 30 à 40 pourcents des vacances des Belges sont organisées via une agence ou un tour-opérateur.

Dubaï, la Turquie, ou les Canaries : tous les voyages non-essentiels prévus au mois de février sont désormais interdits.

Derrière les catalogues en papier glacé où miroitent soleil et farniente, les agents de voyages, comme Lisa Faraci de RTK Travel Center à Rocourt, opèrent une patiente marche arrière. "On gère les dossiers en cours, ceux qui devaient partir dans le mois prochain. On contacte ensuite les fournisseurs pour voir qu'elles sont les alternatives, on annule ou on reporte, en fonction de ce que le client souhaite."

Faire et défaire les voyages : un ballet incessant de reports et d'annulations, qui génère une certaine lassitude. Valérie de Coune, agent de voyage chez Voyages Ligne Bleue, témoigne. "Ca fait de nombreux mois que nous ne travaillons quasi pour rien. On perd notre temps et on en a marre. En définitive, on ne court donc pas après la clientèle, on préfère ne pas vendre des voyages, même si la demande est là, notamment pour l'été."

L'envie de voyager est donc présente, pour échapper l'espace de quelques jours à la morosité ambiante. Outre le rôle commercial, les agents de voyage revendiquent également le côté social et psychologique de leur métier. "Le voyage, c'est quelque chose qui fait rêver" sourit Claudine Deckers, agent de voyage chez TUI. "Même lorsqu'ils viennent chercher une brochure, les clients sont déjà contents. Les vacances, c'est du rêve !"

Responsabilité civique, des Fagnes à Tulum

Au-delà du rêve, les agents de voyage tiennent à conserver un regard bien ancré dans la réalité et les mesures sanitaires qui l'accompagnent. "Nous, notre rôle en tant que professionnels, c'est de rappeler les règles en vigueur" souligne Anne-Sophie Snyers de l'Union Professionnelle des Agences de Voyage (UPAV). "Les gestes barrières doivent être respectés, qu'ils soient à l'étranger ou ici. On leur fait un petit peu la morale : c'est important que les voyageurs prennent conscience de leur responsabilité civique, à l'étranger comme à la mer ou dans les Fagnes." L'UPAV demande également une homogénéisation des mesures de restriction des voyages au niveau européen, craignant que les voyageurs belges contournent la législation en démarrant d'aéroports en Allemagne, en France ou aux Pays-Bas.

Les agences restent optimistes et mises à présent sur les vacances de Pâques et d'été pour contenter leurs clients en quête de nouveaux horizons.