Suite à un contrôle de sécurité réalisé sur un des arbres de grand développement du Jardin Botanique sous surveillance la Ville de Liège a décidé de procéder, en urgence, à l’abattage d’un Populus ×canadensis présentant dès lors un risque pour la sécurité publique.
Ce peuplier, actuellement en phase de déracinement, est encroué dans l’arbre voisin (un noyer) au niveau d’une fourche située à plus de 15 mètres de haut (voir photos annexées). La zone d’appui étant dès lors mécaniquement incertaine en cas de tempête, le risque de déracinement complet est devenu trop élevé et le peuplier représente maintenant une menace pour la sécurité des personnes qui circulent dans le parc mais également dans la rue des Anges, qu’il surplombe.
Le danger que cette situation représente aujourd’hui au niveau de la sécurité publique a été jugé trop important par le service de Gestion forestière, qui a donc recommandé au Collège communal de procéder à l’enlèvement de l’arbre dans les plus brefs délais. Cette intervention aura lieu du mardi 27 au jeudi 29 octobre.
Pour rappel, le service de Foresterie urbaine de la Ville de Liège, unique en Wallonie, se compose d’un Ingénieur forestier (responsable de service), d’un Agent technique, d’un Contremaître et de treize Élagueurs-grimpeurs.
Parmi les missions attribuées toute l’année à ce service figure notamment la gestion de la planification à court, moyen et long termes des quelques 12.000 arbres qui composent le patrimoine arboré communal (une cartographie est disponible sur la plateforme open data de la Ville de Liège – opendata.liege.be, chacun d’eux étant « arbo-tagué »). Cette gestion comprend l’entretien, les abattages, les plantations et les soins apportés à chacun de ces arbres.
En 2012, le peuplier en question présentait déjà une inclinaison du tronc mais celle-ci ne posait alors pas de problème de sécurité. Récemment, il a été constaté que l’inclinaison avait augmenté et que l’arbre prenait en réalité appui à plus de 10 mètres de haut sur son voisin. En raison de la succession des tempêtes et comme cela est visible sur les photos annexées, les racines apparentes et l’inclinaison prononcée du tronc témoignent de l’état de déracinement avancé qui nécessite l’intervention. Un test de traction n'est pas nécessaire pour un arbre déraciné.
Fiche technique de l’arbre :
Résulats de l’expertise :
Conclusion :
La déformation est irréversible et sans l'appui sur son voisin, l’arbre serait déjà au sol. Il présente un risque de déracinement complet trop important et représente dès lors une menace pour la sécurité des biens et des personnes dans la rue des Anges et dans le parc public qui nécessite une intervention dans les plus brefs délais.
En juin dernier, la Ville de Liège lançait, de manière inédite en Wallonie, son Plan Canopée. L’objectif : planter, à l’horizon plus de 20.000 arbres à Liège pour obtenir, à terme, la plus large couverture végétale possible. L’arbre, planté dans un milieu urbain, est en effet devenu un enjeu majeur de santé publique et un levier important pour réussir la transition écologique et climatique :
Pour étendre le plus possible la couverture végétale, la canopée, la priorité est de conserver le patrimoine arboricole existant. C’est la raison pour laquelle il n’est jamais procédé à l’enlèvement d’un arbre de gaieté de cœur, a fortiori dans un lieu public fréquenté et apprécié des citoyens. Une intervention telle que celle prévue cette semaine intervient toujours en dernier ressort, lorsque la sécurité publique est en jeu.
Par ailleurs, il faut noter que le chiffre de 20.000 arbres plantés ne prend pas en compte les arbres qui seraient retirés. Il s’agit bien d’un objectif net, ce qui veut dire que chaque arbre qui doit être enlevé ou abattu est automatiquement compensé. Une plantation compensatoire d’un tremble (Populus tremula) de calibre 18/20, adapté au contexte de changement climatique est d’ores et déjà prévue. Suite à cet abattage, une demande de permis d'urbanisme de régularisation sera par ailleurs introduite.