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Une plaque commémorative pour le "massacre de Seraing"

 10 avril 2024 17:05   Seraing


A Seraing, les autorités communales ont dévoilé une plaque pour commémorer la répression violente des grèves d'avril 1869. A l'époque, l'épisode baptisé le massacre de Seraing avait fait plusieurs morts et des dizaines de blessés parmi les ouvriers.

L’inauguration a eu lieu sur les berges de la Meuse à quelques mètres des usines et du château Cockerill. A l'endroit même où, 155 ans plus tôt, ouvriers et mineurs débutaient l'une des premières grèves de l'histoire belge. Un mouvement qui sera sévèrement réprimé comme le souligne l'historien Lionel Vanvelthem : "l'armée a été appelée en renfort, ils ont donné des coups de baïonnettes, de sabres, blessant plusieurs dizaines de personnes et tuant au moins deux ouvriers". Les associations ouvrières s'emparent alors de l'évènement et lui donnent une portée internationale. Les faits sont ainsi évoqués en France et en Angleterre notamment par Karl Marx.

A l'origine de cette commémoration, une demande du PTB sérésien et de son conseiller communal Damien Robert pour qui il était important d'honorer la mémoire de ces ouvriers. "Le massacre de Seraing c'est la première génération d'ouvriers qui se sont battus pour nos droits et qui, après, ont fait tache d'huile. En donnant à cet épisode ses lettres de noblesse, on entretient l'identité positive de la classe ouvrière."

L'ensemble du conseil communal a accepté la demande du PTB. Pour Déborah Géradon, la Bourgmestre PS de Seraing, mettre à l'honneur ces grévistes a aussi une résonance actuelle : "La question de l'émancipation dans le travail, du respect de ces hommes et de ces femmes qui se mouillent pour valoriser des entreprises, créer de la richesse, vivre dignement cela a un sens plus important que jamais pour l'histoire de la ville de Seraing qui s'est construite à travers le travail."

Dans un futur proche, les autorités communales installeront aux côtés de cette plaque une statue plus imposante, complétant ainsi cet espace commémoratif.

Louis Oger