Le Collectif contre les violences familiales et l'exclusion (CVFE) disposera bientôt de cinq chambres supplémentaires pour accueillir des femmes, avec ou sans enfant(s), victimes de violences conjugales et intrafamiliales. Cette nouvelle maison d'accueil porte le nom de la marraine du collectif, la chanteuse d'origine burundaise Khadja Nin, a indiqué lundi Antoinette Corongiu, directrice générale du CVFE.

"Avant le Covid-19, il manquait déjà des places d'hébergement pour des femmes avec enfant(s) mais cette crise n'a fait qu'accentuer le problème. Rien que pour le CVFE, pas moins de 300 demandes par an ne peuvent être rencontrées", a souligné Mme Corongiu lors de la présentation de la nouvelle infrastructure.

Les appels vers la ligne d'écoute téléphonique dédiée aux violences conjugales (0800/30.030) ont augmenté de 30%, ce qui a poussé la Wallonie à lancer un appel à projets pour la création de places supplémentaires dans les infrastructures spécialisées. Soixante-sept places devraient ainsi être créées en Wallonie.

À Liège, le projet a été envisagé à travers la coopérative immobilière liégeoise Les Tournières. Celle-ci a acquis un bâtiment pour ensuite le mettre à la disposition du CVFE. Quelques travaux et aménagements doivent encore être réalisés en vue de l'ouverture le 1er décembre. Le nouveau bâtiment comprend cinq chambres et un espace communautaire avec une capacité d'accueil maximale de huit personnes afin de conserver l'intimité des bénéficiaires. Ce qui portera à 59 au total, dont 56 subventionnées, le nombre de places d'accueil gérées par le CVFE.

"Si les chiffres énoncés sont déjà importants, ils sont en dessous de la réalité car il y a toutes ces femmes qui n'osent pas parler, qui ont peur, qui n'ont pas les moyens de partir¿ Autant de raisons qui font qu'elles ne se déclarent pas", a relevé Khadja Nin, présente lundi à Liège.

Quant à la ministre wallonne des Droits des femmes, Christie Morreale, elle a indiqué qu'un budget de 1,5 million d'euros est en voie d'être accordé pour permettre aux agences immobilières sociales d'acquérir des bâtiments, mis ensuite à la disposition de structures luttant contre les violences à l'égard des femmes.

Source : Belga