Gaming 1 est l'opérateur de jeux de hasard actif en ligne et dans certains casinos. À une époque où la digitalisation "a bouleversé le politique habitué à légiférer en tenant compte de frontières physiques", d'après Emmanuel Mewissen, le patron du groupe liégeois et que le marché représente plus de 2 milliards d'euros de paris, il serait temps que les opérateurs soient responsabilisés et agissent pour le bien de leurs clients. C'est en substance ainsi que le CEO de Gaming 1 a présenté son logiciel développé depuis plusieurs années en collaboration avec l'ULB. Ce logiciel qui s'appuie notamment sur l'intelligence artificielle permet de se baser sur une analyse des comportements humains pour détecter de potentiels "drogués" du jeu et d'agir afin de les protéger au mieux.

"Alors qu'un joueur normal quand il perd de l'argent va ralentir sa fréquence de jeu, un "addict" va au contraire augmenter sa fréquence de jeu et les montants déposés et joués, indique Xavier Noël, psychologue et chercheur, c'est ce qu'on appelle en anglais le loss-chasing". En multipliant ces indicateurs et en les interprétant, Gaming 1 est ainsi en mesure de rentrer qualifier les joueurs sur une échelle de 0 (sans problème) à 5 (addict) et d'entrer en contact avec lui pour lui proposer des solutions pour l'aider à se délivrer de son addiction (notamment de se placer sur une liste de joueurs interdits). Le logiciel développé en interne par Gaming 1 permet de monitorer (cfr photo) ces indicateurs et d'être prévenu très tôt qu'un problème est susceptible de se poser.

"Nous devons apporter une réponse en tant qu'opérateur responsable et nous estimons que tous les opérateurs devraient être soumis à cette obligation de faire attention aux joueurs (ndlr: sous-entendu, ce n'est pas le cas de la Loterie Nationale qui dispose toujours de droits privilégiés notamment en matière de publicité). Nous militons pour que les pouvoirs politiques nous rendent responsables si un de nos joueurs se fait du mal, indique encore Emmanuel Mewissen, CEO de Gaming 1.

Il y a 350.000 joueurs qui misent plus de 40 euros par mois dans notre pays (la moyenne des mises étant de 90 à 100 euros/mois) et 20.000 joueurs présentent des risques de comportements déviants dans notre pays.

Ph. Malburny