Cette farine est d’une qualité exceptionnelle. Elle est produite à Soumagne par la coopérative Histoire d’un grain. Ici, pas de grosse machine industrielles, on travaille comme à l’ancienne, avec cinq moulins à meule de pierre. 

« C’est de la mouture très lente, explique Renaud Keutgen, cofondateur. Le moulin sort 30 kilos de farine de l'heure, ce qui permet en fait de ne pas échauffer le grain, de le dérouler convenablement, pour garder tous les nutriments dans la farine. Quand on sort notre farine semi-complète, on a une farine vivante, naturelle, qui va nous nourrir réellement. Quand vous achetez de la farine industrielle en supermarché, vous avez du sucre, du malt… Déjà c’est mauvais pour la santé, ça vous fait grossir sans que vous le sachiez, et il y a des glutens ajoutés pour que ça colle bien, que ça tienne bien. Nous, non. C’est de la farine naturelle, qui ne vous veut pas du mal, qui est bonne pour la santé, et avec laquelle vous pouvez faire tous les produits que vous voulez. »

La coopérative Histoire d’un grain a été créée en 2018. Elle rassemble plus de 350 personnes : des citoyens-consommateurs, des artisans boulangers, et des agriculteurs du pays de Herve. L’objectif est de recréer du lien autour de ce produit de base qu’est la farine. Dans notre région, le pain habituellement consommé contient moins de 8% de céréales wallonnes. « On part de l’agriculteur, celui qui prend soin des céréales au champ, jusqu’à la récolte. Puis il va les amener jusqu’à notre meunerie, qui est l’outil central, où on fait le lien jusqu’au citoyen consommateur de farine et on l’est tous, ou jusqu’au boulanger », explique Renaud Keutgen. 

« Deux choses sont importantes dans ce genre de projet, note Jean-Marc Nollet, coprésident d’Ecolo. Recréer du lien entre l’agriculteur, le meunier, le boulanger, le citoyen et recréer du sens. On voit ici ce qu’il se passe, on voit qu’on part de la fourche et on va jusqu’à la fourchette, il y a tout ce sens qu’on n’a plus aujourd’hui quand on consomme un produit alimentaire, de la terre, de la nature et de l’agriculture. On ne se rend plus compte de tout le chemin parcouru. »

Histoire d’un grain continue de chercher de nouveaux coopérateurs. Leur objectif est également d’inspirer d'autres acteurs de l’agriculture sociale et durable à reproduire ce modèle.