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Lancement du démantèlement du site ArcelorMittal de Chertal

 09 mars 2022 18:15   Oupeye


Le démantèlement du site ArcelorMittal de Chertal (Oupeye, province de Liège) a débuté mercredi matin avec la phase de déconstruction. Le ministre wallon de l'Économie et de l'Aménagement du territoire, Willy Borsus, et le bourgmestre d'Oupeye, Serge Fillot, étaient notamment présents pour donner le premier coup de cisaille.

Le site ArcelorMittal de Chertal a reçu ses premiers coups de cisailles de la part des autorités publiques mercredi vers 10h30 à Oupeye. Le ministre Borsus est venu lancer le début du chantier. "C'est un moment très fort et symbolique. On sait que la Wallonie s'est fixée des ambitions très élevées en termes de reconversion de ses sites industriels désaffectés. Le fait d'entamer le démantèlement ce mercredi est vraiment la visibilité que nous avançons," a expliqué le ministre wallon à l'agence Belga.

Plusieurs étapes sont prévues pour la déconstruction du site. "La première concerne la mise en sécurité, donc le curage, le désamiantage et l'élimination des produits dangereux. Une fois que cela est terminé, on s'occupe du démontage du second œuvre, c'est-à-dire les murs de séparation et les cloisons. Quand c'est fait, on s'attaque à la déconstruction à proprement parlée. On commence par enlever tous les bardages, puis les charpentes par cisailles avec des grues long-bras. Enfin, on s'occupe des structures du bâtiment et on avance travée par travée dans le sens du bâtiment" a détaillé Alessandro Macieri, chef de projet.

Environ 65.000 tonnes d'acier seront collectés, refondus et revalorisés par la suite.

Un démantèlement qui n'avait pas rassuré les citoyens qui habitent les alentours du chantier. Il risque notamment d'y avoir d'importantes poussières et de l'amiante. Suite à cela, des points de captage d'air ont été placés autour du site pour mesurer directement la qualité de l'air et éviter la propagation de poussières vers les riverains proches. Plusieurs moyens de communication ont également été mis en place. "Le permis imposait de mettre en place un comité d'accompagnement. C'est une plateforme d'échanges d'informations entre les gestionnaires du chantier, les autorités wallonnes qui ont octroyé le permis, les autorités communales et les riverains. À chaque réunion de ce comité d'accompagnement, les riverains peuvent poser les questions qu'ils souhaitent sur le déroulement du chantier et ils peuvent même provoquer des réunions, si le besoin s'en fait sentir. Parallèlement à cela, une plateforme de contact a été mise en place. Elle est accessible à tout citoyen de la Basse-Meuse pour poser des questions sur le déroulement du chantier," a raconté Serge Fillot bourgmestre d'Oupeye.

L'avenir du site Chertal est déjà évoqué, mais il faudra encore attendre plusieurs années avant de connaitre les entreprises qui s'y implanteront. "Les négociations doivent encore être menées et finalisées avec ArcelorMittal Belgium, d'une part. Les études et les échanges d'informations concernant la pollution des sols et les opérations de démolition, d'autre part. La perspective est d'accueillir de la nouvelle industrie. L'industrie du futur, de la transition, de l'hydrogène, du recyclage et de l'économie circulaire. Ce sera un mélange d'activités qui vont permettre de densifier les perspectives en termes d'emploi. C'est vraiment le fil conducteur de ce dossier de reconversion," a précisé Willy Borsus.

La fin du démantèlement est prévu en 2026, avant une deuxième phase qui concernera l'assainissement des sols. La dernière phase sera la reconstruction du site avec un nouveau projet encore à déterminer. Une reconstruction qui ne devrait pas débuter avant une dizaine d'années au minimum.

Le site de Chertal était occupé par la sidérurgie depuis 1963. Il comporte une aciérie LD-AC, un laminoir slabbing, un train à larges bandes (TLB) et une ligne de cisaillage exploités d'abord par Espérance-Longdoz et ensuite par Cockerill. Le site appartient aujourd'hui à ArcelorMittal qui a décidé de le mettre à l'arrêt définitivement en 2011, pour l'aciérie, et 2013, pour le TLB.

(Belga)