Au rayon des vins belges, un petit nouveau est prêt à faire son apparition. Un agriculteur fructiculteur de Juprelle sort un premier millésime cette année. Ce produit est le fruit d’une volonté de se diversifier. Le projet est né il y trois ans suite à l’embargo sur les denrées alimentaires européennes décrété par la Russie.

C’est une étape importante pour Simon Delforge. Il embouteille son premier millésime. Le producteur fruitier spécialisé dans les pommes et les poires s’est lancé dans une aventure viticole il y a trois ans. Produire du vin était un rêve, mais l’embargo russe sur les produits alimentaires européens établi en 2014 a aussi poussé le cultivateur à franchir le pas. 

"C'est sur, le contexte économique a joué" déclare Simon Delforge, producteur de fruits et vigneron. "Avec l'embargo de la Russie, qu'on connaît depuis plus de cinq ans, l'impact économique est très important sur la vente de nos produits. Il a fallu réagir à temps et se diversifier "

Vigneron, c'est un métier que le producteur de fruits a dû apprendre. Agronome de formation, il s’est formé à l’oeunologie. Il a aussi noué des contacts avec des vignerons champenois pour apprendre la méthode traditionnelle de production de vin effervescent qu’il voulait produire sur ses terres. 

Il y a trois ans, L’agriculteur a commencé à planter 5 hectares et demi de pieds de johanniter, muscaris et chardonnay. Des cépages adaptés à sa terre riche en silex et à son produit. 

"On a commencé par planter deux hectares en 2018" explique Simon Delforge, producteur de fruits et vigneron. "On a ensuite continué jusqu'à arriver à 5,5 hectares. On a voulu allier les cépages interspécifiques, plus résistant et permettant la culture bio. Mais d'un autre côté on était aussi tiraillé avec des cépages plus traditionnels comme le Chardonnay ou le pinot noir qu'on a planté plus récemment et qui donne un goût, une identité."

Ce premier millésime devrait remplir près de huit mille bouteilles d’un vin effervescent haut de gamme. Mais celui-ci n’est pas encore consommable à l’apéritif. Du sucre doit y être ajouté pour une seconde fermentation. 

"Quand la deuxième fermentation dans la bouteille sera terminée, on va les laisser reposer" explique Simon Delforge, producteur de fruits et vigneron. "Après neuf mois environ, vient ensuite l'étape du dégorgement. C'est une étape où on retire les levures. On ajuste les niveaux de vins dans les bouteilles et puis on peut coller les étiquettes et vendre."

Deux gammes de vin effervescent seront disponibles en circuit court. Les premiers bouchons des vins du domaine Tour de Tilice pourront sauter à partir du mois de décembre. Juste à temps pour les fêtes de fin d’année.