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Eros Center à Liège: Espace P craint que la prostitution s'organise dans la clandestinité

 24 mars 2015 14:14  


Le secteur associatif n'est pas étonné de l'abandon du projet d'Eros Center à Liège. Mais il craint désormais que la prostitution ne se réorganise dans la clandestinité. Lorsque la construction d'un Eros Center avait été envisagée à Liège, après la fermeture en 2009 des salons du quartier Cathédrale Nord, l'ASBL Espace P avait dans un premier temps intégré Isatis, l'association chargée de réfléchir à ce projet, puis s'en était vite retirée. Déjà à l'époque, on sentait que la majorité n'y était pas favorable et qu'on risquait de dépenser beaucoup d'énergie pour rien. L'abandon aujourd'hui n'est pour nous pas une surprise, on s'attendait même à ce que l'annonce soit faite plus tôt, explique mardi Quentin Deltour, coordinateur d'Espace P Liège. Willy Demeyer a affirmé qu'il souhaitait s'attaquer au phénomène de prostitution de rue, qui n'a pas quitté le quartier Cathédrale Nord. Le bourgmestre dit envisager un terrain où cette activité serait tolérée. Quentin Deltour espère qu'il ne s'agit pas seulement d'un effet d'annonce. Je crains qu'il soit tenté de délocaliser la prostitution de rue vers un endroit moins visible et qu'il ne cherche pas de solution pour améliorer les conditions de travail, mais bien pour satisfaire un électorat, estime-t-il. Espace P considère que l'Eros Center qui va être construit à Seraing est mieux que rien, mais que la fermeture parallèle de tous les salons existants, couplée à une politique de plus en plus prohibitive à Liège comme ailleurs, ne pose problème pour les prostituées occasionnelles. Nous craignons de voir apparaître des phénomènes de clandestinité, avec des petits gangs qui régiront le milieu. L'association est demandeuse d'une réunion avec le bourgmestre et rappelle qu'à Liège, des centaines d'hommes et de femmes sont amenés à trouver la prostitution comme une solution à leur problème.