Davide Celestri est médecin généraliste à Trooz. Son domicile et cabinet de consultation a été touché par les inondations il y a deux ans. Aujourd’hui, il a transformé son cauchemar pour réaliser son rêve. 

« C'est un projet qui me tient à cœur depuis de nombreuses années, raconte le docteur Davide Celestri. Je suis médecin généraliste. C'est un métier qui prend beaucoup de temps, et je n'avais pas l'énergie et les personnes pour m'épauler pour mener à bien le projet. Donc je l'avais mis de côté.  Malheureusement ou heureusement, en 2021, mon domicile a été dévasté par les inondations.  Et pour faire de malheur, bonne fortune,  j'ai transformé ma maison en centre de consultation. J'ai des personnes dans mon entourage qui sont Asperger. Ils ont eu beaucoup de difficultés à s'intégrer dans la société. Les parents ont vraiment eu du mal à mener  leurs enfants au bout de leur scolarité. Les seules choses qu'on leur proposait, c'était de les mettre en internat et de les renfermer. S'ils sont bien encadrés, avec le bon entourage, ce sont des personnes qui sont intégrées dans la vie de tous les jours et qui peuvent fonder une famille, travailler et être heureux. »

Le centre le Tête au Scope est dédié à l’identification et au soutien des personnes atteintes d'autisme sans déficit intellectuel, de TDAH, de DYS et HP. Une équipe de psychologues, de neuro-psychologues et de logopèdes travaillent ensemble pour donner l'avis le plus complet possible. 

En Belgique, seulement deux centres sont agréés pour diagnostiquer l’autisme. Les listes d’attente sont très longues. Ce centre ne fait pas de diagnostic mais bien de l’identification. Les psychologues donnent un avis, une hypothèse de diagnostic.    

« Ça permet déjà aux gens d'avoir une première idée de leur fonctionnement, explique Valérie-Anne Dacos, co-directrice et neuropsychologue spécialisée en autisme. Parce que, que le diagnostic soit confirmé ou non, on met  en évidence des difficultés, par exemple du haut potentiel ou pas, des difficultés de concentration ou pas. On fait déjà un profil de la personne et donc ça nous permet déjà de mettre toute une série de choses en place. Si on parle d'enfant ou d'adolescent scolarisé, on sait aller discuter avec les écoles, mettre en place des aménagements pour les aider. Pour les adultes, il y a aussi un sentiment de mieux se comprendre. »

Dans le jardin de la maison, Davide Celestri aimerait créer trois espaces de consultation en plein air. Jusqu’à septembre dernier, c’était un container qui se trouvait ici, transformé en salle d’attente pour ses patients.  

« Le Belge est attaché à ses pierres, donc c’était très difficile de quitter notre maison et de la laisser à rien. Le fait de l’utiliser pour accomplir un rêve, c’est une fierté et une satisfaction. »