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Parc de la Boverie : un arbre fortement détérioré sera enlevé d'ici mercredi

Ville de Liège
 28 septembre 2020 16:53   Liège


Suite à des tests de sécurisation réalisés lundi 21 septembre matin dans le Parc de la Boverie, la Ville de Liège a décidé de procéder, en urgence, à l’abattage d’un Populus ×canadensis situé en face du Musée La Boverie et dont l’état s’est fortement détérioré, présentant dès lors un risque pour la sécurité publique.

En effet, les résultats de l’expertise réalisée ont révélé que le risque de rupture de branches et/ou de tronc était significatif. Vu l’état sanitaire du peuplier, un déracinement complet est même possible.

Le périmètre concerné étant fortement fréquenté par les usagers du parc, le danger que l’arbre représente aujourd’hui au niveau de la sécurité du passage sur l’espace public a été jugé trop important par le service de Gestion forestière, qui a donc recommandé au Collège communal de procéder à l’enlèvement de l’arbre dans les plus brefs délais. Cette intervention aura lieu mardi 29 et mercredi 30 septembre.

Des arbres sous suivi permanent à Liège

Le service de Foresterie urbaine de la Ville de Liège, unique en Wallonie, se compose d’un Ingénieur forestier (responsable de service), d’un Agent technique, d’un Contremaître et de treize Élagueurs-grimpeurs.

Parmi les missions attribuées toute l’année à ce service figure notamment la gestion de la planification à court, moyen et long termes des quelques 12.000 arbres qui composent le patrimoine arboré communal (une cartographie est disponible sur la plateforme open data de la Ville de Liège – opendata.liege.be, chacun d’eux étant « arbo-tagué »). Cette gestion comprend l’entretien, les abattages, les plantations et les soins apportés à chacun de ces arbres. 

Un état sanitaire détérioré qui rend l’intervention inévitable

En 2017, lors de la précédente inspection, l’état sanitaire de ce Populus ×canadensis était satisfaisant. Mais un examen visuel récent a permis d’identifié la présence d’un champignon qui cause la dégradation du bois : le carpophore de ganoderma. Le fait qu’il soit situé à 2 mètres de haut alors qu’il se développe habituellement au niveau du tronc explique la détérioration récente du peuplier. En effet, sous forme de pourriture blanche fibreuse, ce champignon dégrade les composants du bois et engendre une perte de résistance mécanique de l’arbre pouvant entrainer la chute de branches, voire le déracinement.

Par ailleurs, alors que cette essence demande des sols frais et plutôt humides, la sécheresse printanière et les canicules estivales de 2020 (en cours depuis 2018) ont provoqué des stress hydriques importants chez cet arbre.

Comme cela est visible, l’état sanitaire est fortement détérioré. L’expertise de l’Ingénieur forestier a conduit aux conclusions suivantes :

Fiche technique de l’arbre :

  • Essence : Populus ×canadensis
  • Hauteur : 32m
  • Circonférence du tronc : 420cm
  • Poids estimé : + de 20 tonnes
  • Numéro (cfr. « arbo-tag » détaillé ci-dessus): 183
  • Localisation : Parc de la Boverie
  • Propriétaire : Ville de Liège
  • Gestionnaire : Ville de Liège

Résulats de l’expertise :

  • Etat sanitaire : fortement détérioré (défoliation élevée, nombreuses branches mortes)
  • Tenue mécanique :
    • Collet : carie ouverte, nombreux carpophores de ganoderma (champignons)
    • Tronc : carie ouverte, nombreux carpophores d'ustuline (champignons)
    • Charpente : nombreuses branches mortes

Conclusion :

L’arbre expertisé présente un état fortement détérioré et menace la sécurité publique dans le parc de la Boverie. Le danger qu’il représente actuellement au niveau de la sécurité du passage sur l’espace public nécessite une intervention dans les plus brefs délais.

Une surveillance accrue est prévue pour les autres arbres de grande taille situés dans le parc de la Boverie, même si, ni les racines apparentes, ni le tronc ne présentent à ce jour de champignons du même type ou de défauts mécaniques majeurs.

Plan Canopée de la Ville de Liège : les arbres retirés systématiquement compensés

En juin dernier, la Ville de Liège lançait son Plan Canopée. L’objectif : planter, à l’horizon plus de 20.000 arbres à Liège pour obtenir, à terme, la plus large couverture végétale possible. L’arbre, planté dans un milieu urbain, est en effet devenu un enjeu majeur de santé publique et un levier important pour réussir la transition écologique et climatique :

  • Améliorer la qualité de l’air
  • Lutter contre les îlots de chaleur (ressenti de la canicule dans les zones urbanisées)
  • Capter le CO² et donc améliorer le bilan carbone de la Ville de Liège
  • Soutien à la biodiversité en ville
  • Amélioration des espaces publics
  • Limiter les risques d’inondation
  • Etc.

Pour étendre le plus possible la couverture végétale, la canopée, la priorité de la Ville de Liège est de conserver le patrimoine arboricole existant.

Selon l'échevinat, c’est la raison pour laquelle il n’est jamais procédé à l’enlèvement d’un arbre de gaieté de cœur, a fortiori dans un lieu public fréquenté et apprécié des citoyens. Une intervention telle que celle prévue cette semaine intervient toujours en dernier ressort, lorsque la sécurité publique est en jeu.

L'échevinat annonce que le chiffre de 20.000 arbres plantés ne prend pas en compte les arbres qui seraient retirés. Il s’agit, pour l'échevinat, d’un objectif net, ce qui veut dire que chaque arbre qui doit être enlevé ou abattu est automatiquement compensé. Une plantation compensatoire d'un arbre de 1ère/2ème grandeur avec un bon potentiel dans un contexte de changement climatique est d’ores et déjà prévue. Suite à cet abattage, une demande de permis d'urbanisme de régularisation sera d’ailleurs introduite dans ce sens.

En vue d’atteindre l’objectif des 20.000 arbres, la priorité est bien sûr de préserver et de renforcer le patrimoine existant. Avant même la mise en œuvre du Plan Canopée, la Ville de Liège souligne y être attentive et met en avant le point 64 du Conseil communal de ce lundi soir, qui prévoit l’achat et la plantation de 260 arbres (57 en remplacement et 203 en renforcement) et de 120 arbustes, pour un montant de 145.578€.