Encore marqués par les inondations de la semaine dernière, des habitants de Fourons s’opposent à un projet de parking avec 33 emplacements auto. Le terrain choisi est situé à Fouron-Saint-Martin à proximité de la Voer, un ruisseau dont le niveau d’eau est monté en flèche vendredi dernier. Dans le cadre du projet soutenu par le bourgmestre local, la demande de permis environnemental doit être votée ce jeudi soir lors du conseil communal. 

Plusieurs riverains ne veulent pas d'un parking à Fouron-Saint-Martin au pied du viaduc ferroviaire. C'est sur un terrain mis à disposition gratuitement par Infrabel que la commune de Fouron souhaite construire un parking public avec 33 places.

Les riverains, qui ont échappé de peu à d’importants dégâts suite aux inondations de vendredi dernier, ne comprennent pas le choix des autorités. "Les gens en ont marre, ils sont fatigués", avance Christelle Reuter, membre du mouvement citoyen contre le projet de parking. "Certains parlent même de déménager.  Les autorités ont fait pas mal de choses pour aider les sinistrés, c'est chouette, mais ici, c'est paradoxal, cela va à l'encontre du citoyen, du bien-être citoyen, il s'agit d'une zone naturelle."

L’incompréhension des riverains, l’échevin fouronnais Jean Levaux la partage. Vendredi dernier lors de la crue, il a filmé la zone pour démontrer le rôle de la végétation sur place. "La zone prend vraiment l'eau comme une éponge et retarde l'écoulement", constate l'échevin francophone. "Je pense que la nature fait fonction d’absorbant. Je crois qu'il faut la laisser faire son job et ne pas empiéter là-dessus."

Vote au conseil communal

Ce jeudi soir, la demande de permis en vue de créer ce parking sera soumise à un vote lors du conseil communal, Jean Levaux marquera à nouveau son opposition. Le bourgmestre Joris Gaens sera dans l’autre camp. Malgré le contexte post-inondations, il continue de soutenir le projet. "Je comprends très bien les différentes émotions des gens parce que ces derniers jours, c'était très émotionnel aussi pour moi", commente le bourgmestre limbourgeois. "Mais concernant le parking, je veux être honnête. On veut garder les plans, donc on veut réaliser le parking. On ne va pas bétonner le parking, ça c'est sûr. On va utiliser des matériaux permettant à l'eau de s’infiltrer dans le sol."

Dans la dernière version du parking, il est est en effet question de prévoir un rigole d’écoulement et un revêtement en pierre pour faciliter l’infiltration des eaux.

Si l’emplacement du parking est un sujet de désaccord, tout le monde admet que la commune frontalière manque d’endroit de stationnement. Le résultat du vote de ce jeudi soir doit déterminer si ce terrain en deviendra un ou pas.

Stéphane Savaris