Jeudi matin, le Parlement européen a adopté en plénière la levée de l'immunité parlementaire de l'eurodéputé Marc Tarabella. La justice belge va pouvoir continuer son enquête dans le cadre du "Qatargate", dans lequel le socialiste belge et l'Italien Andrea Cozzolino, également eurodéputé, sont suspectés d'être impliqués.   

Le 28 décembre dernier, le procureur fédéral avait fait la demande de levée d'immunité parlementaire de Marc Tarabella. D'après l'enquête en cours, il présume que l'eurodéputé pourrait être associé dans "des actes de corruption liés à l’ingérence d’un ou plusieurs États étrangers en vue d’influencer les débats et décisions prises au sein du Parlement européen". 

La justice belge est désormais en mesure de continuer son enquête sans obstacle. Tout comme Andrea Cozzolino, le bourgmestre d'Anthisnes est lui-même favorable à la levée de son immunité. Pas de surprise quant au vote, somme toute. L'histoire de quelques secondes, la demande de la justice belge de lever l'immunité des deux élus, par la rapporteure Manon Aubry, a été votée à main levée dans l'hémicycle bruxellois. Au siège 853, on peut y apercevoir Marc Tarabella voter en faveur de sa levée d'immunité parlementaire. 

Ce dernier rappelle qu'il ne "cesse" de demander la levée d'immunité "depuis les premiers jours" de l'affaire, et ce "afin de pouvoir répondre aux questions des enquêteurs et aider la justice à faire la lumière sur ce dossier". Il affirme également ne jamais avoir reçu d'argent ou de cadeau en échange d'une quelconque influence sur les débats au sein du Parlement européen, que ce soit du Qatar ou d'un autre pays. 

"Par respect pour les autorités judiciaires et pour le travail d'enquête, je me suis retenu de commenter les accusations dans la presse. C'était très tentant d'y répondre, d'autant que je suis innocent, mais je ne me suis toujours pas exprimé et je ne le ferai pas encore aujourd'hui afin de réserver la primeur de mes explications à monsieur le juge. Sachez en tout cas que je n'ai vraiment rien à me reprocher", a-t-il expliqué. Tarabella et Cozzolino faisaient partie des "socialistes et démocrates" (S&D, centre gauche), le deuxième groupe politique le plus important de l'assemblée. Ils sont dorénavant exclus. Le PS a également pris la décision d'exclure Marc Tarabella. 

Gillian Lafuie et Belga