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L'été de nos rivières: la sauvegarde des écrevisses à pattes rouges

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 14 juillet 2021 15:54   Theux


L’écrevisse à pattes rouges est la seule espèce indigène de nos cours d’eau qui  a quasiment aujourd’hui disparu. En cause, des espèces invasives américaines porteuses d’un champignon qui les déciment très rapidement. Le combat est presque perdu d’avance tant elles disparaissent rapidement.

A l’heure actuelle, il existe près de 600 espèces d’écrevisses dans le monde. Mais en Europe occidentale, il n’y a seulement que 3 espèces indigènes : l’écrevisse des torrents (Austropotamobius torrentium), l’écrevisse à pieds rouges (Astacus astacus) et l’écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes). En Wallonie, la seule espèce indigène est l’écrevisse à pieds rouges. Comme la truite fario et le saumon, elle est le symbole d’une eau de bonne qualité et bien oxygénée.

« La cause principale de disparition de l’écrevisse à pieds rouges est sans conteste la « peste de l’écrevisse ». L’agent pathogène responsable de cette maladie est un « champignon » aquatique, Aphanomyces astaci, importé des Etats- Unis et véhiculé par les écrevisses invasives, porteuses de la maladie », constate Didier Herman, biologiste.

Depuis de nombreuses années, il se mobilise pour lutter contre l’extinction des écrevisses a pattes rouges. L’association pour la sauvegarde et la promotion des écrevisses indigènes tente en effet de mener ce combat presque perdu d’avance en effectuant des inventaires des points d’eau pour déterminer si oui ou non les sites sont colonisés et donc contaminés.

« Je pose des nasses afin d’appâter les écrevisses avec du poisson fumé, puis j’effectue un relevé. Malheureusement, dans la majorité des cas, ce sont des espèces américaines qui sont repêchées. Les sites préservés sont très rares et dans la plupart des cas tenus secrets pour éviter le braconnage », explique Didier Herman.

 

A ce jour, aucun remède, ni aucune souche résistante n’ont été trouvés contre l’aphanomycose : le seul moyen pour ralentir ou endiguer ce fléau réside dans la prévention et dans une prudence extrême afin d’éviter sa propagation.

« Nous jouons un rôle dans la sensibilisation des propriétaires d’étangs pour les inciter à ne surtout pas introduire d’espèces américaines dans leur plan d’eau. Toutes sont une menace pour l’écrevisse à pattes rouges. Elles ont aujourd’hui presque totalement disparu », ajoute Florence Hauregard, Coordinatrice au Contrat rivière Vesdre.

« En 2021, il ne reste plus aucune population d’écrevisses à pattes rouges dans les cours d’eau wallons ! Et il n’y aurait plus qu’une quarantaine de populations en plans d’eau sur tout le territoire wallon. Il en restait 66 en 2018, et plus d’une centaine en 1996 ! » s’alarme le biologiste, toujours à la recherche de sites protégés.

 

La mission est difficile. Didier Herman en est bien conscient, mais il est bien déterminé à faire l’impossible pour sauver les dernières écrevisses à pattes rouges wallonnes.

Sophie Driesen

 

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